La République Démocratique du Congo a réussi en 2018 des élections libres et transparentes qui créent les conditions d’une stabilité politique favorable à son développement économique. C’est sur le fond de cette stabilité politique, grâce à une alternance des pouvoirs réussie, que les dirigeants du pays ouvrent plusieurs chantiers sur les plans économique, social, technologique, environnemental et des infrastructures.
Les dirigeants du pays entendent aussi tirer avantage du dividende démographique
(3,30 % taux de croissance démographique par an) et de la bonne gouvernance,
pour relever le défi d’une croissance inclusive et d’un développement durable.
En 2015, la RDC a élaboré son Programme National Stratégique de Développe-
ment (PNSD) qui donne le reflet de la vision gouvernementale et décline le cadre
stratégique pour affronter les défis de développement. L’ambition du PNSD est de
propulser la RDC au rang des pays à revenu intermédiaire en 2021, au rang des pays émergents en 2030, et au rang des pays développés en 2050.
Cette ambition tient compte du processus de décentralisation que le pays a entamé
depuis 2017, processus qui agence le champ de l’exercice du pouvoir central avec la
libre administration des provinces. En effet, depuis 2017, la RDC compte 26 provinces aux potentialités diverses, sur lesquelles le Gouvernement entend accélérer le développement du pays. Les stratégies nationales prennent en compte les spécificités provinciales en les intégrant dans les objectifs globaux et vice-versa.
L’élaboration des cadres stratégiques suit une démarche itérative.
À la faveur de la mise en œuvre de son Document de Stratégie de Croissance et
de Réduction de la Pauvreté (DSCRP) I et II, la RDC a progressivement mis en place
depuis 2010 des politiques sectorielles. Ce Document vise une meilleure prise en
charge des priorités stratégiques sectorielles, de même que leur mise en cohérence
pour rester en phase avec les objectifs généraux de développement de moyen et
long termes.
Toutefois, le secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)
est resté sans cadre stratégique sectoriel actualisé depuis le dernier Document de
Politique Sectorielle (DPS) définie en 2009. Dans le secteur plus étendu du Numé-
rique, il convient de noter que le pays connaît une fracture numérique qui accentue
des disparités intra-urbaines, inter-urbaines, entre les villes, les campagnes ainsi que
les provinces.
Sur le plan régional et international, la RDC doit répondre aux défis de croissance de
sa télé – densité et de son taux de pénétration des TIC [Indice de développement des
TIC, UIT 2018].Pour tous ces motifs, le législateur congolais devait prendre l’initiative pour un « Plan National du Numérique ».
Des jeunes entrepreneurs sur la piste de la blockchain
Christian Bisimwa est un expert en réseau et télécommunication. Il est aussi développeur d’applications et chargé des programmes à Kivu-Tech, un incubateur des startups à Bukavu. Christian a rédigé un mémoire de fin d’études universitaires sur ‘la mise en place d’un système décentralisé de cession des titres des propriétés basé sur le blockchain ethereum’. Christian reconnait que le blockchain est un concept assez innovant et qui est très important dans le domaine du numérique. L’étude scientifique de Christian consistait à mettre une application, un système qui est basé sur la blockchain pour gérer tout ce qui est transaction immobilière et gestion des cadastres. A ce sujet l’auteur démontre les limites de cette technologie en RDC, en ces termes : « c’est une technologie qui n’est pas encore acceptée et c’est normal parce que lorsque toute nouvelle technologie arrive, elle est souvent difficilement acceptée par des populations ; c’est le cas lorsque l’Internet est arrivé. Lorsqu’Internet est arrivé, les industriels avaient peur du fait qu’ils pensaient que lorsque Internet viendrait, beaucoup de personnes perdraient leur emploi, mais finalement, Internet est devenu incontournable ; on ne pouvait vivre sans internet. Et c’est la même chose pour la technologie blockchain. A ce niveau ici, on est encore à ses débuts et la technologie rencontre encore beaucoup de difficultés mais moi, à mon avis, je reste convaincu que c’est la technologie du futur.qui facilitera pas mal de choses ; notamment, la technologie a, elle-même pour mission de se passer des intermédiaires de confiance. A titre d’exemple, lorsqu’il y a un individu A et un autre individu B qui souhaitent se transférer de l’argent, dans notre système monétaire actuel, on est obligé de passer par un intermédiaire de confiance et un intermédiaire de confiance, il s’agit ici de la banque. La banque est notre intermédiaire qui est bien sûr réglementé par le gouvernement. Avec la technologie blockchain, on se passe de cet intermédiaire ; les gens vont pouvoir se transférer de l’argent directement d’individu à individu sans passer par la banque, ni sans contrôle du gouvernement. Ceci fait peur au gouvernement parce qu’il n’a pas de contrôle ou une main mise sur la technologie elle-même et sur les biens et les valeurs qui sont échangés ».
Une réponse innovante aux attentes des consommateurs
A Bukavu, des transactions immobilières ou le processus de passation d’un titre de propriété rencontre beaucoup de difficultés. D’abord, il se pose un problème de double passation d’un titre de propriété qui a été vendue une fois et arrive à être vendue pour la deuxième fois bien qu’il y ai un notaire qui est censé réglementer ce secteur.
Ainsi, l’étude du jeune entrepreneur Christian vient mettre sur pied un système qui ne fera plus confiance au notaire car corruptible et subjectif. Une fois cette innovation mise en pratique, il sera plus facile de faire confiance dans le code, c’est-à-dire à la machine, plutôt qu’aux individus parce que le code est difficilement corruptible. A travers ce système, les individus vont se connecter via une plateforme en ligne et vont voir les propriétés qui sont en vente et lorsqu’ils les voient, si l’individu est intéressé, il va lancer une première offre au vendeur. A travers le même système, le vendeur lui aussi, verra l’offre qui lui a été soumise. Et ce dernier aura la possibilité soit d’accepter soit de refuser. Mais si les deux parties sont d’accord, elles peuvent passer à la signature du contrat de vente directement, à travers la même plate forme.
Lorsque tout sera prêt, les fonds seront déplacés du compte de l’acheteur vers le compte du vendeur et la part du gouvernement sera directement déduite de la transaction et tout le monde trouvera son compte.
A.S