Le gouvernement chinois se montre intraitable en 2018 contre un médecin qui donne naissance de deux jumelles issues d’un embryon génétiquement modifié. La justice chinoise le condamne à 3 ans de prison ferme pour pratique illégale. Certains scientifiques ont dénoncé un procès injuste, évoquant l’importance de la recherche scientifique dans le développement de l’humanité. D’autres ont défendu la place de la morale dans l’innovation scientifique. Ces deux blocs existent toujours et ils deviennent beaucoup plus radicaux maintenant avec l’évolution rapide de l’intelligence artificielle qui touche tous les domaine de la vie.
Beaucoup de scientifiques demandent un moratoire pour mieux ordonner la recherche en intelligence artificielle. Parmi eux, une des sommité de la recherche en intelligence artificielle et professeur à l’université de Montréal Joshua Bengio. Nous reviendrons au professeur dans notre prochaine édition. Si les scientifiques sortent de leur silence à cause de la diffusion du ChatGPT et de l’évolution folle d’autres robots plus performants encore comme GPT-4 de l’image, un grand nombre de ces experts semble n’avoir pas vu la mise en place, par la chine, des utérus artificiels assistés par une intelligence artificielle. Le procédé est encore en phase expérimentale mais n’empêche, il aurait dû inquiéter de nombreux chercheurs qui défendent l’éthique dans le développement scientifique.
Pour résoudre le problème de natalité en chine, le gouvernement n’est plus à l’époque de la condamnation du médecin qui produit des jumelles mais il veut aller plus vite en mettant en place une méthode industrielle de production des bébés. Selon un article publié par la radio française Europe1, les scientifiques chinois veulent aller plus vite que la musique, ou plutôt que la nature.
Un utérus artificiel sous forme de poche en plastique abrite un embryon et il est piloté par une intelligence artificielle, appelée aussi une nounou artificielle. Et de nombreuses tubes y sont reliées pour faire passer du liquide pour nourrir l’embryon en question. L’appareil permet de surveiller le développement des embryons sans les manipuler et ainsi garantir tout le fonctionnement du système. Sous une assistance d’un ordinateur qui affiche toute anomalie, le flux des aliments sous forme du liquide est géré par une intelligence artificielle et tout se déroule comme si le fœtus était dans le ventre de sa mère.
Cette nounou artificielle donc, qui a pour rôle de détecter toute anomalie et de signaler tout problème majeur à un technicien, elle a également la tâche de classifier les embryons selon leur état de santé et le potentiel qu’ils présentent pour leur développement futur.
On parle déjà du succès de cette méthode qui a été expérimentée à des souris par des scientifiques de l’université de Suzhou. De manière industrielle cette méthode pourrait aboutir à la création de vastes hangars à bébé et dans la folie des scientifiques chinois répondre aux problèmes de l’effondrement de la natalité en Chine.
Cette invention est expliquée comme une révolution dans des journaux en Chine puisque les journalistes la présente déjà comme solution à la natalité. Le philosophe français Michel Onfray a parlé lui sur C-News de la « production des barbares ». Des questions éthiques se posent et elles vont alimenter une polémique énorme dans les jours à venir. Et la bataille s’annonce compliquée de part et d’autre. Selon le journal en ligne galaxie de la futura, les chercheurs chinois se montrent beaucoup plus prudents.
Les scientifiques en Chine restent actuellement dans les limites de la loi. La recherche s’oriente aux embryons d’animaux. Les scientifiques chinois donc n’osent pas dépasser 14 jours de développement délimités par la loi internationale pour la recherche. En revanche les chercheurs chinois sont frustrés et ils aimeraient continuer bien au-delà parce que « il reste encore de nombreux mystères non résolus sur la physiologie du développement embryonnaire humain typique » selon Sun Haixuan, qui était à la tête de la recherche. Les chercheurs chinois sont convaincus que cette étude, s’il devait trouver une couverture de la loi internationale pour se faire, pourrait permettre de pousser encore plus loin les connaissances sur la croissance des fœtus et des anomalies de développement.
La loi chinoise n’arrange pas les choses non plus. Elle constitue un obstacle pour l’utilisation d’un utérus artificiel pour des bébés humains. Comme la gestation pour autrui est interdite en Chine, l’utérus artificiel mettrait hors la loi tout hôpital qui ferait recours à ce procédé. « Je pense qu’aucun hôpital ne voudrait assumer cette responsabilité », a expliqué encore Sun Haixuan. La question éthique va dominer le débat de la recherche en intelligence artificielle. Personne ne réclame la fin de cette technologie innovante mais sensibiliser les états pour légiférer afin d’ordonner la recherche en intelligence artificielle.