La sécurité alimentaire reste un enjeu essentiel dans presque tous les pays d’Afrique. La production agricole est souvent perturbée provoquant par la suite des disettes ou d’autres formes de famine aux conséquences très dévastatrices. Les perturbations climatiques sont à la base de cette réduction dangereuse de la production agricole. Il y a des fois de fortes pluies ou alors moins de pluies et beaucoup de soleil ce qui détruit des cultures. Les différentes maladies qui s’attaquent aux plantes ne sont pas à négliger. Sans parler d’absence de politiques agricoles. Les décideurs des pays africain ont complètement le secteur de l’agriculture.
Erik Orsenna n’avait-il pas raison quand il dit que « un pays qui perd son agriculture perd aussi son âme ? » La légèreté avec laquelle les dirigeants africains appréhendent l’agriculture confirme déjà qu’une bonne partie des pays africains ont perdu leur âme parce qu’ils ont tranquillement abandonné leur agriculture. Pourtant la terre qui est à la base de nos cultes et nos cultures produit de la nourriture qui nous fait vivre. N’ont-ils pas dit dans la bible que nous sommes venus de la terre et que nous retournerons dans la terre ? La terre qui nourrit l’humain et les êtres vivants renferme à la fois le début et la fin des être vivants.
Au Burundi, le pays de mes origines, plus de 90% de la population vit du travail de la terre. Cette branche majoritaire de la population produit plus de 70% des richesses du pays alors que l’Etat consacre moins de 10% du budget au secteur de l’agriculture. Pauvres et abandonné par l’Etat, ces hommes et femmes des campagnes agricoles doivent faire face des différentes intempéries climatiques et des maladies des plantes et même de l’acidité des sols. Cet article va essayer de vois comment le numérique peut simplement répondre à une grosse partie de leurs soucis. Les agriculteurs burundais sont toujours munis d’une machette mais aujourd’hui ils ont aussi, certains parmi eux pas tous, un Smartphone. Le Smartphone peut servir d’enregistrer des taches, des données, le seul risque serait d’en devenir bien entendu dépendant.
Les possibilités qu’offrent des logiciels et des applications des Smartphones peuvent révolutionner l’agriculture au Burundi en donnant des réponses efficaces sur la météo afin de prévenir la sécheresse ou des inondations pouvant endommager des champs déjà cultivés et faire perdre des produits à la récolte. Ce n’est pas tout. Les logiciels et les applications des Smartphones peuvent aussi donner des informations utiles pour reconnaître une maladie, trouver comment la traiter, dire où et quand étaler l’engrais. Cette façon de rendre disponibles des informations pour moderniser l’agriculture au Burundi, si bien sûr, l’Etat y investit, permettra aux agriculteurs de se concentrer sur le centre de leur travail qui est la production. Une telle agriculture sous les ailes du numérique donne des possibilités d’améliorer également de manière significative leur rendement et leurs performances environnementales, grâce justement au croisement des données disponibles.
Les réseaux sociaux deviennent ici essentiels parce que ils deviennent des canaux de communication plus fluides entre les agriculteurs et les acteurs de l’amont de la chaine. Dans les pays les plus avancés le numériques est très développé en amont comme en aval de la chaine agricole. Selon Sysk, un journal en ligne en Français qui publie régulièrement sur les avancées du numérique dans le domaine de l’agriculture, le digital apporte des réponses àchacune des étapes que doit réaliser l’agriculture dans son exploitation. Qu’il s’agisse de la gestion de son champ, l’organisation de son bétail, ou encore l’achat de matières premières, et la vente de sa production, le digital est présent dans tout et accompagne le travail de l’agriculteur.
De nombreux centres de vente agricoles ont été lancés récemment. A l’exemple de Amazone pour le plus grand public, ces sites permettent d’acheter en ligne les produits et outils nécessaires aux activités agricoles. En France, il y a Agriconomie qui comptent plus de 45.000 clients et qui a connu un très grand succès parce qu’elle pratique une forte transparence sur les prix pratiqués, une donnée particulièrement complexe à obtenir avant l’arrivée de ce modèle. Cela s’explique par le fait que les coopératives vendant ces produits y associaient souvent le coût d’un accompagnement et d’un suivi du client. Il ya beaucoup de plateforme en ligne pour l’achat de différents produits agricoles comme aussi InVivo, la plus grosse unions de coopératives Française. La coopération économique a été aussi exploitée par le secteur. C’est ainsi que beaucoup de sites de mise en relation entre agriculteurs sont apparus ces dernières années pour faciliter l’accès à certains outils ou services.
Deux grandes entreprises sont en concurrence en ligne pour la vente des machines agricoles. Il s’agit de WeFarmUp et VotreMachine.com, du côté des prestataires de travail agricole pour les trouver les agriculteurs peuvent se rendre sur LinkinFarm. Et pour connecter des agriculteurs les uns des autres, Farmr est à leur disposition. Il s’agit bien entendu d’un réseau social professionnel entre agriculteurs. Le nerf de la guerre, l’argent n’a pas été négligé par le numérique. Tout le monde sait bien que le problème d’accès aux capitaux reste central chez les agriculteurs. Pour financer des projets Miimosa met en place une plateforme de financement participatif, inspiré d’un autre concept d’une autre plateforme connue au nom de KickSatrter, la différence étant que Miimosa a ajouté une fonctionnalité de prêt aux agriculteurs. Ainsi des particuliers ont la possibilité d’investir dans l’agriculture et obtenir des bénéfices de leur investissement.
Dans le domaine de la production la digitalisation s’est montrée aussi efficace dans l’écoulement des produits des agriculteurs. Les startup Performer et ComparateurAgricole sont des plateformes utiles pour ce domaine d’écoulement des produits. Le startup Performer est un outil important qui s’occupe du suivi des cours des productions agricoles pour vendre au meilleur moment.
ComparateurAgricole propose quant à lui un service hybride, entre la vente des matières premières en ligne et les informations sur les cours des productions agricoles. Le numérique a permis aussi aux petits producteurs de faire face aux grandes compagnies agricoles notamment en offrant des outils pour se rapprocher beaucoup plus du consommateur final. Le numérique donc a apporté beaucoup de solutions pour faciliter aux petits agriculteurs d’aller tout près des consommateurs.
Pour revenir sur ce que pourrait apporter le numérique dans le domaine agricole au Burundi, on répondrait justement –beaucoup de choses peuvent se réaliser-grâce bien évidemment au numérique. L’accès aux capitaux reste le casse-tête des agriculteurs burundais. Ici le numérique peut y contribuer beaucoup en apportant beaucoup de solutions pour ouvrir des voies vers les marchés financiers disponibles pour le crédit agricole. La maîtrise des perturbations climatique pour contrer à la fois la sècheresse et les inondations, c’est aussi le problème central de l’agriculture au Burundi et là dessus, le numérique peut contribuer à solutionner ces problèmes. Le peu de coopératives paysannes qui existent et subsistent au Burundi ont des difficultés dans le domaine de gestion, d’écoulement de leurs produits au moment qu’il faut pour générer des profits. C’est donc des solutions qui peuvent être apportées par le numérique. Dans nos prochaines éditions, nous essayerons d’aller fouiller montrer la possible efficacité du numérique au Burundi en centrant sur ces secteurs prioritaires qui sont : les finances, le climat et la commercialisation.
A.S