L’intelligence artificielle

De nos jours, êtres humains et machines génèrent des données plus vite qu’il n’est humainement possible de les absorber et de les interpréter pour prendre des décisions complexes.  L’intelligence artificielle (IA), qui appartenait autrefois strictement à la science-fiction, entre peu à peu dans nos vies.

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

Le terme « intelligence artificielle », souvent abrégé par le sigle « IA » (ou « AI » en anglais, pour Artificial Intelligence) a été défini par l’un de ses créateurs, Marvin Lee Minsky, comme « la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique ».

Le terme intelligence artificielle (IA) regroupe l’ensemble des sciences, théories et des techniques(notamment logique mathématique, statistiques, probabilités, neurobiologie, informatique, sciences sociales) mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine, donc d’imiter les capacités cognitives d’un être humain.

L’IA vise à comprendre comment fonctionne la cognition humaine et à la reproduire au mieux, à l’aide de machines. Il s’agit pour les machines dotées d’une intelligence d’imiter certains traits de l’homme de l’ordre de la compréhension, de la perception ou de la décision. 

Le but de l’IA est de permettre à des ordinateurs de mimer le fonctionnement du cerveau humain, ou du moins sa logique, donc de penser et d’agir comme des êtres humains.

Historique de l’intelligence artificielle

Les premières traces de l’IA remontent à 1950 dans un article de l’un des théoriciens précurseurs de l’informatique, le mathématicien britannique Alan Turing, article intitulé « Computing Machinery and Intelligence » dans lequel il explore le problème de définir si une machine est consciente ou non.

Alan Turing se demande si une machine peut « penser » et propose une expérience, un test aujourd’hui connu sous le nom « Test de Turing » visant à trouver à partir de quand une machine deviendrait « consciente ».

Dans ce test, un sujet interagit à l’aveugle avec un autre humain, puis avec une machine programmée pour formuler des réponses sensées avec des critères précis qu’elle se doit de respecter. Si le sujet n’est pas capable de faire la différence, alors la machine a réussi le test et peut véritablement être considérée comme « intelligente » selon l’auteur.

Mais la paternité du terme « IA » peut être attribué à John McCarthy du MIT (Massachusetts Institute of Technology). Pour lui, « toute activité intellectuelle peut être décrite avec suffisamment de précision pour être simulée par une machine ».

En 1956, John McCarthy et ses collaborateurs dont Marvin Lee Minsky ont organisé, au Dartmouth College, une conférence considérée comme fondatrice de la discipline, intitulée « Dartmouth Summer Research Project on Artificial Intelligence ». John McCarthy réussira à convaincre l’auditoire d’utiliser l’expression « Intelligence Artificielle ».

Comment fonctionne l’intelligence artificielle ?

L’intelligence artificielle, comme l’intelligence humaine, fonctionne grâce à l’interconnexion d’un réseau de neurones, (ici des équations aussi appelées unités de fonctionnements  avec des paramètres variables) qui fonctionnent entre elles et s’enrichissent constamment. Chaque équation est interconnectée avec les autres équations (c’est à dire que le résultat d’une équation peut être utilisé comme valeur en entrée d’une autre équation) afin de créer la stimulation intellectuelle artificielle.

Grâce à cette interconnexion de neurones artificiels, l’intelligence artificielle se rapproche au plus près du fonctionnement du cerveau humain.

Les machines dotées d’une intelligence artificielle mémorisent des comportements. Ce travail de mémorisation leur permet par la suite de résoudre des problèmes et d’agir correctement face à telle ou telle situation.

Cet apprentissage se réalise à l’aide de bases de données et d’algorithmes et aide la machine à mesurer l’importance d’un problème, à passer au crible les solutions possibles et les situations passées similaires afin de bien agir.

C’est en réalité un système de statistiques sophistiqué et très performant qui conduisent la machine à prendre une décision ou à avoir le comportement attendu.

Pour se rapprocher le plus possible du comportement humain, l’intelligence artificielle a besoin d’une quantité de données et d’une capacité de traitement élevées.

Pour mesurer son degré d’intelligence, une machine est soumise au test de Turing dont on a déjà cité.

L’I.A. vise à traiter des données textuelles, orales et écrites dans le seul but de répondre de manière quasi instantanée aux requêtes diverses a l’exemple des chatbot ou agents conversationnels qui peuvent tenir un dialogue avec une personne lorsqu’il s’agit par exemple de gérer les relations clients via internet ou par téléphone. Ces robots se basent sur la reconnaissance de textes, de la parole, et de l’expression faciale des personnes

On peut donner comme exemples de cette intelligence les jeux d’échecs et de Go :

  • En 1997, Deep Blue un programme informatique d’IBM emporta un match du jeu d’échecs contre le champion du monde Garry Kasparov.
  • En 2002, le champion du monde Vladimir Kramnik a fait un match nul contre le logiciel Deep Fritz.
  • En 2016, le programme Alphago de Google Deepmind bat Lee Sedol l’un des meilleurs joueurs mondiaux du jeu de Go, un jeu qui comprend bien plus de combinaisons que les échecs.

L’IA, quelques exemples d’usage

Les applications de l’intelligence artificielle sont nombreuses et s’appliquent à tous les secteurs d’activités : La finance, le commerce, la santé, le transport, l’énergie et l’industrie.

L’IA poursuit différents objectifs comme l’amélioration des conditions de vie des populations, la personnalisation de services, la stimulation de l’innovation et de la productivité, l’adaptation aux changements climatiques…

  1. L’IA est présente dans les appareils photo des Smartphones.
    • En mode nocturne, elle permet d’adapter la colorimétrie à l’environnement, et de redonner à une façade éclairée son éclat originel pour le reproduire sur votre cliché.
    • En photographie, l’IA intervient aussi pour détecter des scènes précises, pour stabiliser l’appareil ou pour optimiser la précision du zoom.
    • La reconnaissance faciale est une autre technologie rendue possible grâce à l’IA. Elle sert à reconnaître l’utilisateur d’un téléphone portable, mais aussi à plus grande échelle à identifier des personnes, par exemple dans les aéroports.
  2. La reconnaissance vocale des assistants virtuels capables de transcrire les propos formulés en langage naturel puis de traiter les requêtes soit en répondant directement via une synthèse vocale, soit avec une traduction instantanée ou encore en effectuant une requête relative à la commande.
  3. L’IA est aussi introduite dans le domaine militaire (par exemple pour la prise de décisions des drones), dans le secteur des finances (évaluation des risques d’une opération), dans les transports (gestion du trafic dans les transports en commun), dans les jeux vidéo, etc.

Des questions éthiques ?

En février 2018, un rapport réalisé par 26 chercheurs et experts d’universités, d’organisations non gouvernementales et d’associations et intitulé «The malicious use of AI: forecasting, prevention and mitigation», en français «L’utilisation malveillante de l’intelligence artificielle: prévision, prévention et atténuation», a dressé un tableau apocalyptique des dangers de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique.

Ce rapport s’est penché sur les risques de l’IA, laissant de côté son potentiel et ses avantages. Il soulève de sérieux risques si la technologie est utilisée à de mauvaises fins.

Quelques-uns des dangers identifiés par ces experts :

  • des armes numériques qui peuvent être à la portée d’États voyous ou totalitaires, de cybercriminels et d’organisations terroristes.
  • la surveillance des populations,
  • l’influence sur des élections démocratiques,
  • l’utilisation de réseaux de drones et de robots pour des attaques terroristes

Néanmoins, ce rapport conclut en précisant qu’il est encore temps d’agir pour limiter les risques nouveaux engendrés par l’intelligence artificielle (IA).

Par Médiatrice Nkurunziza