RD Congo : L’intelligence artificielle est présente en médecine

L’intelligence artificielle peut servir, comme c’est déjà le cas dans certains pays riches, à améliorer la rapidité et la précision du diagnostic et du dépistage des maladies, à faciliter les soins cliniques, à renforcer la recherche dans le domaine de la santé et la mise au point de médicaments, ainsi qu’à soutenir diverses interventions de santé publique, comme la surveillance des maladies, la riposte aux flambées épidémiques et la gestion des systèmes de santé.

L’IA pourrait également permettre aux patients de mieux maîtriser les soins de santé dont ils bénéficient et de mieux comprendre l’évolution de leurs besoins. Elle pourrait faciliter l’accès aux services de santé dans les pays disposant de peu de ressources et dans les communautés rurales, où les patients peinent souvent à accéder aux agents de santé ou au personnel médical.

Toutefois, un nouveau rapport de l’OMS demande de ne pas surestimer les avantages de l’IA dans le domaine de la santé, en particulier lorsque cette technologie vient supplanter des investissements et des stratégies de base nécessaires pour parvenir à la couverture sanitaire universelle.

Il souligne également que les opportunités sont liées à des défis et à des risques, notamment une collecte et une utilisation contraires à l’éthique de données relatives à la santé, les biais introduits dans les algorithmes et les risques pour la sécurité des patients, la cybersécurité et l’environnement.

Par exemple, si les investissements privés et publics dans le développement et le déploiement de l’IA sont essentiels, l’utilisation non réglementée de cette technologie pourrait subordonner les droits et les intérêts des patients et des communautés aux puissants intérêts commerciaux des entreprises technologiques ou à ceux des gouvernements pour ce qui est de la surveillance et du contrôle social.

Le rapport souligne également que les systèmes entraînés principalement à partir de données recueillies auprès d’individus vivant dans des pays à revenu élevé risquent de ne pas bien fonctionner pour les populations des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Les systèmes d’IA doivent donc être soigneusement conçus afin qu’ils tiennent compte de la diversité des contextes socio-économiques et de soins de santé. Ils doivent s’accompagner d’une formation aux compétences numériques, de la participation de la communauté et d’une sensibilisation, en particulier pour les millions d’agents de santé dont l’automatisation des rôles et des fonctions leur demandera d’acquérir des connaissances numériques ou de les perfectionner, et qui devront composer avec des machines susceptibles de remettre en question la prise de décision et l’autonomie des prestataires et des patients.

Dr Mugangu Emmanuel est un médecin d’Etat résidant à Bukavu : « Nous utilisons le système informatique et l’internet pour discuter. Je me rappelle l’expérience de Katana (Sud-Kivu) où avec les équipes belges et italiennes, nous discutions sur la prise en charge des malades par vidéo conférence. A l’hôpital Skyborn, j’ai observé que pour faciliter la prise en charge des malades, on utilise aussi un logiciel dans la collecte d’informations sur les malades ; pour des pathologies compliquées, on recourt directement l’internet pour une meilleure prise en charge.

En effet, Sur le plan technologique, le pays voisin dispose de la fibre optique qui est très développée –c’est le cas au Rwanda-ce pays offre une connexion rapide par rapport à la RDC où on trouve encore des connexions de 3G, 4G qui ne permettent pas d’avoir une connexion rapide.

A propos de la télémédecine: « Une équipe de médecins italiens devaient partager avec nous des cas que nous recevons sur place et en vidéo conférence, on leur a exposé  un cas, séance tenante ».

En fin de compte, guidés par les lois et obligations existantes en matière de droits humains, ainsi que par les nouvelles lois et politiques qui garantissent des principes éthiques ; les gouvernements, les prestataires et les concepteurs doivent collaborer de sorte à tenir compte des problèmes d’éthiques et de droits humains à chaque étape de la conception, du développement et du déploiement d’une technologie s’appuyant sur l’intelligence artificielle.