Comme tous les agriculteurs, au Burundi l’angoisse de perdre des récoltes en raison de conditions météorologiques déplorables, torture les agriculteurs, en période culturale. L’angoisse est encore amplifiée parce qu’en plus des risques climatiques, les agriculteurs se font financer aux taux très chers. La liquidité disponible est dans les mains de quelques individus. Pas de banques. Pas de caisse d’épargne dans les contrées les plus reculées du pays. Tout l’argent se concentre dans les mains des fonctionnaires et des commerçants dans ces contrées rurales. Pour vous donner une idée. Imaginez, un maire, un procureur, un juge ou un officier de police dont la mission première est de protéger les citoyens contre toute sorte d’arnaque, devient lui-même un gangster financier du coin.
Et du coup ce sont ceux-là (de hauts fonctionnaires locaux) qui s’auto installent comme des financiers locaux et ils font payer cher le credit accordé. Les agriculteurs qui sont souvent envahis de toute sorte de besoins pendant la période culturale. Les enfants doivent aller à l’école, ils tombent des fois sinon souvent malades. L’agriculteur lui-même peut aussi tomber malade ou sa femme, et d’autres besoins qui appellent l’argent. Et en meme temps, il doit financer sa production: achat de semences, d’engrais… Eh bien il est dans le besoin, il lui faut donc de l’argent. Aucun agriculteur burundais n’échappe à ces marchés financiers qui accordent des prêt à des taux d’usure.
Les agriculteurs burundais vivent un double cauchemar. D’abord le credit qui est cher. Les remboursements dépassent souvent plus 100% de taux d’intérêt. Beaucoup d’agriculteurs n’en sortent jamais, ils sont endettés à vie. Il arrive même de perdre sa terre lorsque la dette devient insupportable, et donc impossible de rembourser. L’autre cauchemar c’est aussi les perturbations climatiques: des averses ou alors de fortes sécheresses. Les unes comme les autres, les deux formes peuvent lui faire perdre tout son récolte. Malheureusement l’état est absent. Il ne fait rien pour essayer de subventionner le coût de production de l’agriculteur ou tout au moins de permettre l’accès facile au crédit aux taux d’intérêt raisonnable. Un appui que la blockchain peut donner concernerait surtout le contrôle du taux d’intérêt et les perturbations climatiques. La technologie de blockchain pourrait couvrir à la fois cette épineuse question du taux d’intérêt et la couverture des dégâts occasionnés par le désordre du climat.
A l’instar de Aon, Oxfam et Etherisc au Sri Lanka, la blockchain a aidé à fournir aux agriculteurs un accès à la micro-assurance pour protéger ces derniers du risque de perdre leurs productions agricoles en raisons des conditions climatiques très mauvaises pour leur champs. Cette technologie de la blockchain, nouvelle bien entendue, permet l’automatisation des processus et laisse les agriculteurs accéder facilement et à moindre coût à l’assurance. Les exgiences de reclamations sont aussi automatiques sans devoir faire recours à la soumission manuelle des agriculteurs. Cela a entrainé une diminution des coûts d’exploitation puisque la plupart des primes sont disposées à payer immédiatement des sinistres.
A y regarder de très près, la blockchain qui s’est déployée en plusieurs phases, s’est appuyée sur l’expertise et le support opérationnel des institutions locales au Sri Lanka. Et pour ce cas de figure donc, la compagnie d’assurance locale a été donc Sanasa.
La première phase a donc permis que les politiques de micro-assurance soient publiquement stockées à l’aide de la blockchain, et arrimées aux conditions météorologiques de manière à ce que ça se déclenche automatiquement en fonction des données météorologiques. Pour faire simple, la technologie de la blockchain disponibilise et déclenche le paiement automatiquement dès que les données météorologiques s’avérent mauvaises. Le recours à la compagnie de sanasa a permis de répondre à certains soucis techniques, notamment- permettre d’intégrer des agriculteurs qui n’ont pas accès à internet et à un ordinateur-.
Comme les agriculteurs pour la plupart, dependent encore aujourd’hui de l’argent liquide, la deuxième phase s’est consacrée à travailler sur le developpement de solutions de paiement mobiles notamment par des telephones portables et la vulgarization des guichets de paiement. Il a fallu davantage également diversifier des sources d’informations météorologiques. Les renseignements météo restent très peu fiables, il était donc nécessaire de concentrer le travail aussi à ce niveau pour avoir de vraies infomations métérologiques.
Comment la blockchain peut participer à l’amélioration de l’agriculture au Burundi puisque c’est de cela dont il est question ici, elle apporte au Burundi deux solutions au problème au double facette. La première c’est l’éradication du système d’octroi de crédits au taux d’intérêts d’usure qui sont juste insupportables pour les agriculteurs burundais et qui ont contribué à les ruiner. La deuxième c’est d’assurer les risques de la météo. Des problèmes du climat provoquent un état de stresse permanent des agriculteurs. La perte des récoltes des agriculteurs constitue donc le risque qu’il faut couvrir.
Une institution bancaire est donc nécessaire pour mettre en place un système de crédit doté de cette technologie de la blockchain qui aurait pour but d’abord d’avoir tous les agriculteurs bénéciaires et la gestion des fonds à distribuer sous forme de prêt aux taux d’intérêt abordables. Une compagnie d’assurance connectée à la banque choisie est aussi essentielle à l’image de l’exemple que nous avons eu au Sri Lanka. Oxfam, en collaboration avec Aon et Etherisc se sont appuyés à Sanasa Insurance pour exploiter son expertise locale et sa capacité de soutien dans les operations. C’est ça qui a facilité l’intégration d’agriculteurs sans moyen d’accès à internet et à un ordinateur. Au Burundi donc la compagnie d’assurance jourait le rôle d’appui opérationnel dans les coins les plus reculés où il est compliqué de se connecter à internet.
Au Burundi donc, une fois des micro-crédits ainsi que des produits d’assurance associés à la blockchain, sont à mesure d’être versés aux agriculteurs -ce qui va confirmer que le fonctionnement de la blockchain dans ce domaine est faisable- l’utilisation de la blockchain permettra d’évaluer automatiquement les risques du remboursement du crédit d’une part et de verifier en même temps les risques des perturations climatiques. La blockchain va aussi aider à simplifier toute la bureaucratie, ce qui va rendre les operations beaucoup plus rapides et efficacies. Enfin la technologie de blockchain permettra de bien faire des estimations du crédit et d’une assurance abordable pour les agriculteurs burundais et cela est très important parce que l’agriculteur ne sera plus étouffé par des dettes mais aura un crédit qu’il peut rembourser en développant mieux son activité.
Oxfam a utilisé la technologie de la blockchain sur un échantillon de 200 agriculteurs dont il fallait assurer la récoltes et ce travail a réussi. Il n’y a pas de doute que l’utilisation peut bien réussir au Burundi dans le domaine bancaire pour des prêts et dans l’assurance avec des récoltes comme produit à assurer. Mais il faut une politique agricole bien claire pour financer le secteur agricole et qui pourrait alors faire appel à la blockchain.