ChatGPT : le vice à côté de la vertu

Chat GPT continue de faire parler de lui. Les journaux se sont saisis de l’histoire de ce Robot conversationnel futuriste qui semble annoncer des innovations encore plus spectaculaires et époustouflantes  dans le domaine de l’intelligence artificielle.

ChatGPT a à lui tout seul révolutionner les mœurs pour le moment. Il est en train de pousser tous les investisseurs non seulement à s’intéresser à ses performances mais également à investir a plus de recherches dans le domaine de l’intelligence artificielle. ChatGPT ne s’arrête pas là.

Il bouscule les géants comme Google et microsoft qui commencent à s’interroger sur cette forme nouvelle de concurrence. Le journal le Monde cite une étude de la banque UBS qui affirme que ChatGPT aurait été utilisé par cent millions de personnes durant le mois de janvier, ce qui en ferait le service « à la croissance la plus fulgurante de l’histoire d’internet » selon toujours le journal le Monde.

Sundar Pitchai, le numéro un de Google, a été le premier à être émerveillé par cet outil nouveau de l’intelligence artificielle et a lancé l’alerte en annonçant une révolution sans précédent de planète Internet. Lors d’une réunion  avec ses employés juste deux semaines après le lancement de ChatGPT, le patron de Google a reconnu que 2023 pourrait être un « point d’inflexion » pour l’usage des intelligences artificielles textuelles destinées à la recherche Internet.

Dans un article du Monde le journal ajoute que des employés de Google qui s’interrogeaient déjà, sur-l’opportunité manquée- de lancer un concurrent à ChatGPT aux couleurs de Google, ont interpellé leur chef à cette occasion. Sundar Pitchai s’est défendu en jouant la carte du protecteur de la réputation de Google face à une petite start-up. Son explication consiste à dire qu’un robot conversationnel comme le ChatGPT contenait des germes dangereux pour l’image d’une grande entreprise comme Google. Il a toute fois laissé une petite ouverture en rappelant que son entreprise devait être prudente dans la manœuvre d’un tel projet plus qu’une start-up comme OpenAI qui a lancé ChatGPT. Il ne révèle aucune information sur la possibilité pour Google de lancer un même robot conversationnel.

Et pourtant toujours selon le monde qui cite à son tour la télévision américaine CNBC qui révèle que Google teste actuellement un robot conversationnel similaire à ChatGPT  baptisé « apprentice bard », ou « apprenti barde », renseigne que l’entreprise américaine se tient déjà prête au combat contre cette nouvelle concurrence que représente ChatGPT.

Ce monstre selon les uns ou ce dieu selon d’autres qu’est ChatGPT menace aussi des millions d’emplois. Les capitalistes toujours en quête de profits se frottent déjà les mains pour les opportunités d’affaire que représente ChatGPT. Plusieurs investisseurs mettent la main dans leurs poches pour financer le développement de ChatGPT et toutes les recherches de l’intelligence artificielle pour mettre à la porte plusieurs employés afin de faire plus du profit.

Microsoft a annoncé qu’il s’apprêtait à investir 10 milliards de dollars dans OpenAI, la mère de ChatGPT, et en même temps il met à la porte plus de 10 milles de ses employés. Microsoft n’est pas la seule entreprise technologique à procéder à la suppression des emplois dans la foulée de l’annonce des prouesses de ChatGPT. Il y a Meta qui vient de se séparer de 11 milles de ses employés. Amazone a renvoyé plus de 11 milles dans la rue. A ce rythme le capitalisme réussira à éradiquer les emplois dans le monde, ironisent certains intellectuels de gauche.

Bernard Friot, l’intellectuel de gauche le plus critique de sa génération des méfaits du capitalisme a toujours argué que le capitalisme ne rêve que de supprimer tous les emplois en investissant dans la technologie de pointe. C’est pourquoi il faut instaurer un salaire à vie parce que les emplois vont disparaître au profit des machines. Il s’agit d’un débat, qui divise les économistes et qui aura tout son sens quand les emplois disparaîtront en masse et c’est peut-être pour bientôt.

Si les prouesses de ce nouvel agent conversationnel qui utilise l’intelligence artificielle concentrent  l’essentiel de l’attention de l’opinion du monde, les coulisses de sa conception sont moins reluisantes, selon le Time. Derrière ce succès se cache une histoire d’exploitation des personnes vulnérables. Le bas de cette chaine occupe comme d’habitude le noir, l’africain, le pauvre. Et ce sont les kenyans qui ont été exploités par la start-up. Des travailleurs kenyans ont mis des jours à nettoyer des milliers de textes inappropriés emmagasinés dans une base de donnée constituée sans filtre pour cette intelligence artificielle. 

Pour moins de deux dollars de l’heure, les salariés avaient pour tâche de labéliser des « dizaines de milliers de bribes de texte » inappropriés d’après le Time. Il s’agit d’un immense travail qui a laissé tous les travailleurs de l’entreprise kenyane sous-traitante de OpenAI, traumatisés. « C’était de la torture », a témoigné l’un d’entre eux au Magazine. Toujours d’après le Time, plusieurs travailleurs ont déclaré devoir lire entre 150 et 250 passages de texte sans arrêt pendant neuf heures. Certains de ces textes décrivaient des scènes de pédophilie, de meurtre, de torture ou encore d’inceste.  ChatGPT, ce n’est pas totalement une belle histoire.