L’Evangile c’est le mot choisi pour désigner une technologie de pointe de l’intelligence artificielle que l’Israël utilise pour bombarder la bande de Gaza dans sa guerre qui l’oppose au Hamas. Cet « Evangile » est un système de sélection des cibles pour les bombarder à « la chaine » ensuite. Cette nouvelle méthode de bombardement par l’intelligence artificielle provoque de nouvelles inquiétudes en terme du droit international humanitaire.
Tous les médias du monde suivent la guerre que Israël mène dans cette petite bande de Gaza depuis que le Hamas a ciblé et tué plus de 1200 civiles israéliens le 7 octobre dernier. La bande de Gaza est ainsi devenu le théâtre d’un acharnement de bombardement de l’armée de l’air israélienne. Le chef de cette armée de l’air n’a pas mâchouillé ses mots lorsqu’il reconnaît le 11 octobre dernier, la volonté d’attaquer la bande avec une agressivité excessive. Des cibles militaires sont à Gaza selon les autorités israéliennes. « Mais nous ne sommes pas chirurgicaux » a déclaré le chef de l’armée de l’air israélien. Ceci sonne comme une justification des bombardements massifs qui tuent plus de civiles que des combattants du Hamas.
C’est donc ces bombardements massifs et des déclarations des chefs militaires israéliens ont fait apparaître au public une possible utilisation de l’intelligence artificielle de l’Israël dans ses bombardement contre l’enclave de Gaza. C’est dans pas longtemps que le Guardian s’est méticuleusement penché sur les techniques utilisées par les soldats de l’armée israélienne ainsi que sur le rôle de la technologie appelée « intelligente » dans ses cmpagnes de bombardements sans relâche.
Pour cette enquête, le quotidien britannique n’a négligé aucune piste pour chercher des informations sur le possible usage de l’intelligence artificielle. Des sources anciennes et actuelles qui ont des informations sur la plateforme intelligente baptisée « Gospel »-« Evangile» en français. Il s’est entretenu avec des anciens responsables de Tsahal, l’armée israélienne, entre autre et chercher des renseignements auprès de +972 Magazine, la publication israélo-palestinienne.
Selon plusieurs medias donc, dont le Guardian, l’armée israélienne aurait en effet utilisé la plateforme d’intelligence artificielle dont on fait mention ci-dessus pour permettre rapidement la sélection des cibles dans la bande de Gaza. Cette volonté d’intensifier le rythme des bombardements n’est pas un secret puisque le site officiel de Tsahal a mentionné également et de la manière claire que l’objectif de l’intelligence artificielle et de ses outils automatiques c’est de produire des « cibles à un rythme rapide.»
Souvent considéré comme une usine qui produit des cibles « à la chaine», ce système basé sur Intelligence artificielle, appelé aussi « Habsora » serait utilisé pour donner des recommandations de ciblages « avec l’objectif d’une correspondance complète entre la proposition de la machine et l’identification effectuée par une personne », c’est du moins selon les informations des forces de défense israélienne.
Aviv Kochavi, ancien dirigeant de l’armée israélienne, dans son entretien avec Y Net News, a abordé ce sujet de la technologie de l’intelligence artificielle utilisée dans la sélection en chaine des cibles. M. Kochavi a déclaré que lors de la dernière guerre qui opposait l’Israël au Hamas en 2021, la « machine » dont il est question ici avait permis de générer « 100 cibles par jour » contre « 50 par an à Gaza dans le passé.»
Pour l’instant nous n’avons pas de précisions sur les types de données insérées et traitées par cette technologie dédiée au ciblage mais selon le Guardian, certains experts disent que la plateforme pourrait analyser de multiples sources telles que « des images de drones, des communications interceptées, des informations tirées de la surveillance des mouvements ainsi que des comportements d’individus et de grands groupes ».
Dans une interview au Magazine +972, un ancien agent qui travaillait dans ce système de ciblage, a parlé des techniques « industrielles » de cette plateforme d’intelligence artificielle. C’est vraiment comme une usine, dit-il. « Nous travaillons rapidement et nous n’avons pas le temps d’approfondir l’objectif. L’idée est que nous sommes jugés en fonction du nombre d’objectifs que nous parvenons à générer. »
Selon le Guardian, le système « Evangile » privilégie plus la « quantité » et non la « qualité ». Et donc il n’est pas étonnant que les bombardements israéliens n’épargnent pas les populations civiles de Gaza. Personne n’a donc été surpris des inquiétudes que soulèvent les techniques utilisées par l’Israël dans ses bombardements et surtout l’intelligence artificielle en matière du droit international humanitaire.
L’intelligence artificielle présente de nombreux défis pour les Etats dans l’avenir, selon la professeure en science politique Denise Garcia. Dans son livre dont le titre en anglais est The AI Military Race : Common Good Governance in the age of artificial intelligence. Elle dit que les gouvernances vont être confrontées à beaucoup de défis. Et les plus grands de défis seront des détériorations des normes internationales liées à l’intelligence artificielle.